Roman: Meurtre à Dunkerque "Sous l'oeil de Jean Bart" Chapitre 9 (Roger Constantin & Krystel)
- Par christian62
- Le 25/04/2020
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Photo d'illustration: La statue de Jean Bart à Dunkerque
Roger Constantin & Krystel
Meurtre à Dunkerque
"Sous l’œil de Jean Bart"
Résumé
Dunkerque, 27 août 2014, Place Jean Bart.
Yorick Leroy découvre son épouse Eva, morte dans la salle de bains, la veille de leur dixième anniversaire de mariage.
Accident ou suicide?
Persuadé qu'il s'agit d'un crime, le commissaire Magnac ouvre une enquête. Les mensonges s'accumulent chez les antagonistes. Yorick mène une double-vie avec Petra son ambitieuse maîtresse. David son meilleur ami ment aussi.
Et même la caissière du supermarché!
Mais qu'ont-ils de si important à cacher?
Et si Jean Bart avait tout vu depuis son piédestal?
Dunkerque : L'hôtel de Ville
Cette oeuvre est une pure fiction.
Toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existés ne serait que fortuite et involontaire.
Chapitre 9
Richard revint à l’hôtel de police vers 16 heures, convaincu que Yorick Leroy lui mentait sur toute la ligne. C’était avec une vive impatience qu’il espérait le retour de ses collègues Devos et Martin. Il n’attendit pas très longtemps car quelques minutes plus tard, ils se pointèrent dans son bureau. À voir la mine de Justine, il devina tout de suite le diagnostic.
―Désolé commissaire, déclara un Martin désappointé, mais nous n’avons pas trouvé de seringue. Ni dans l’appartement, ni dans la voiture.
—Et merde, merde de merde ! Pesta Richard en s’écroulant sur son siège.
Sa déception ne se lisait pas seulement dans ses invectives mais aussi dans son comportement. Il se frotta la nuque à deux mains, balla sa tête en arrière et sembla fusiller le plafond du regard comme si ce proche horizon menait vers un point inaccessible. Pour lui remonter le moral, dans un petit sourire victorieux, Justine lui fit part d’une nouvelle intéressante.
—Par contre, quelqu'un a utilisé la voiture, car le moteur était encore chaud. On a aussi enlevé les courses qui s’y trouvaient. Une tierce personne a donc un jeu de clés !
—Yorick a peut-être demandé ce service à son ami David Vermeulen, suggéra Richard. Ils sont bien copains tous les deux. Le médecin de l’hôpital m’a dit que David était resté au chevet de son pote jusqu’à son réveil.
—C’est peu probable commissaire, contredit Martin, les clés étaient dans l’appartement et nous les avons utilisées pour ouvrir le véhicule.
—Alors qui aurait un double ?
—Une femme, jubila Justine, c’est certain ! J’ai tout de suite reconnu l’odeur du parfum «N°5 de Chanel» en ouvrant la portière côté conducteur. C’est un parfum capiteux aux senteurs de cannelle que je connais très bien puisque j’en porte de temps à autre.
—Je sais lieutenante ! Quand vous portez ce parfum sucré et entêtant, vous me rappelez mon ex-femme. C’était son parfum préféré, à l’instar de Marilyn Monroe. C’est avec ce parfum qu’elle a séduit le Président Kennedy !
« Et moi aussi Justine, tu m’as séduit par cette odeur de cannelle et ta beauté naturelle ». Une pensée qu’il garda bien de dévoiler. La dure réalité du travail redescendit Richard de son nuage.
—C’est peut-être la mère de Yorick Leroy, suggéra l’inspecteur, puisque nous savons que ses parents sont rentrés hier soir de la côte varoise.
—Non, c’est Petra Keller! S’écria un Richard catégorique, c’est Petra Keller ! J’en suis certain, elle...
—Et qui est cette Petra Keller, coupa Justine ?
—La maîtresse de Yorick voyons! Quelle évidence ! Je l’ai croisée à l’hôpital, à la sortie de l’ascenseur. J’étais subjugué, l’espace d’un instant, par cette rousse sulfureuse et la cage d’ascenseur embaumait la cannelle et l’épice ! Du « N°5 de Chanel » bien sûr !
—Leroy a une maîtresse !
Justine était consternée. Elle voyait bien que son chef était resté très troublé par la rencontre de la soi-disant rousse dénommée Petra.
—Je ne savais pas que les rousses vous faisaient un tel effet commissaire, osa l’effrontée en entortillant une de ses mèches de cheveux autour de son index, mais quel vilain bonhomme que ce Yorick ! Un vrai cachotier chez lequel nous allons nous faire une joie de débusquer les secrets !
Justine était loin de s’imaginer que c’était elle et sa manie de jouer avec sa chevelure qui troublait son supérieur et non la belle rousse. Richard demanda à l’inspecteur Martin de convoquer David Vermeulen au commissariat. Étant l’affidé de Yorick, il devait être informé de sa relation extraconjugale. Des amis de cette envergure ne pouvaient se cacher de tels dessous. Justine Devos se retrouva seule dans le bureau avec lui.
—Tu en fais une de tête Richard. On dirait que t’a croisé la femme de ta vie dans ce couloir !
—Pfff Justine ! T’es jalouse ou quoi ? Cesse de te moquer de moi et de jouer avec tes cheveux, ça m’énerve !
—Oh là ! Monsieur est irritable ? Allez Richard, dis- moi tout ! Comment as-tu découvert que Yorick avait une maîtresse ? Il nous a bien caché son jeu le mari éploré !
—J’avais demandé au brigadier Levert de vérifier tous les contacts sur son portable. Petra Keller n’était pas répertoriée, mais son numéro était souvent composé. Surtout le samedi et le dimanche. Cela m’a mis la puce à l’oreille.
—Mais cela ne prouve rien Richard. Tu le sais !
—Oui, je le sais, mais je veux que tu files voir le juge. Il ne faut surtout pas qu’il boucle le dossier maintenant. Use de ton charme pour lui faire croire qu’on a absolument besoin des résultats de la chromatographie et que l'on ne peut pas se fier au seul résultat des analyses sanguines pour le cyanure. Trouve un prétexte quoi !
Justine, sous les ordres, quitta le bureau de Richard, mais il l’accompagna quelques mètres jusqu’au distributeur de boissons chaudes. Il introduisit un jeton pour se prendre un café sucré.
—Je me demande vraiment pourquoi tu as installé un percolateur dans ton bureau ! Lui fit remarquer Justine en se dirigeant vers la sortie pour prendre la direction du palais de justice.
—Pour garnir le bureau ! Cela fait plus... smart ! Et il la regarda s’en aller, son gobelet à la main.
En regagnant son bureau, il interpella le brigadier Levert qui était en communication. Ce dernier lui fit un geste du bras lui indiquant qu’il arrivait tout de suite.
—Brigadier ! Avez-vous déjà des réponses sur l’enquête financière que je vous ai demandée ? Peut-on déjà établir les avoirs du couple ?
—Certainement commissaire ! J’ai les relevés de comptes de Yorick Leroy. Ce qui est interpellant, c’est qu’il utilise régulièrement une carte visa à l’étranger. Principalement en Allemagne. Cependant, les dernières transactions ont servi à payer une note d’hôtel et une d’un restaurant à Liège, en Belgique. De plus, depuis plusieurs mois, il utilise toujours sa carte privée au lieu de celle de la société, mise à sa disposition.
—À votre avis, pourquoi utilise-t-il une carte privée s’il s’agit de déplacements professionnels ?
—J’ai la réponse commissaire! J’ai contacté son employeur à Asnières. La secrétaire de direction m’a affirmé que Yorick Leroy était en congé maladie depuis le mois de mars. Pour dépression paraît-il. D'ailleurs, le directeur général a entrepris de lui signifier son licenciement, sans préavis, pour faute grave, en date du 31 août. Donc pour après-demain !
—Intéressant tout ça cher brigadier !
Richard s’installa confortablement dans son siège tout en restant fidèle à son tic; chatouillis sur le front pour accompagner sa réflexion.
—Et qu’avez-vous d’autres comme informations ?
—Pas de gros mouvements sur les autres comptes bancaires. Des transactions tout à fait classiques du genre paiements de factures ou retraits. Par contre, Éva disposait d’un capital personnel d’environ 200.000 € sur un livret et d’un compte à terme d’environ 1.300.000 €.
—Nous y voilà brigadier ! L’argent pourrait être le fameux mobile du crime. Éva a hérité de la fortune de ses parents, quant à Yorick, il ne dispose que de ses revenus et de quelques économies sur le compte courant. Peut-être même que cet argent provient d’Éva.
—Pour sûr ! Elle a transféré plus de 25.000 € sur son propre compte et 10.000 € sur celui de son mari depuis le début de l’année. C’est aussi elle qui a payé sa Porsche en liquide.
—Et le dernier paiement avec la carte bleue remonte bien à mercredi, au Carrefour de Saint-Pol-sur-Mer, n’est-ce pas ?
—Oui, commissaire, il s’agit d’une somme de 543,79 euros. La transaction a été effectuée à 17h12.
Au moment où le brigadier Levert prenait congé du commissaire, l’inspecteur Martin entra de nouveau dans son bureau. Il avait contacté David Vermeulen, retenu à son Club House. Celui-ci ne rentrerait que tard le soir, à cause d’un banquet pour l’un de ses plus anciens membres, fêtant son anniversaire.
—Bon! Reprit Richard en regardant Martin, en attendant je voudrais que vous vous intéressiez à cette Petra Keller. Elle est ici, en ville, probablement dans un hôtel. Yorick Leroy va sûrement la retrouver dès sa sortie de l’hôpital. Elle dispose donc, apparemment, d’un jeu de clés de la Porsche. Yorick va vouloir récupérer sa voiture. Je compte sur vous pour organiser une filature puis pour me glaner tous les renseignements concernant cette femme, une jolie rousse au cheveux longs. Le hasard a bien fait les choses, tout à l’heure, à l’hôpital.
L’inspecteur Martin obtempéra. Richard regarda sa montre. Elle indiquait pratiquement 18 heures. Il était temps pour lui de quitter le commissariat car pour rien au monde, il n’aurait manqué l’arrivée du TGV de 18h20 en provenance de Paris. En sortant, il croisa Justine de retour du palais de Justice.
—Richard, pas de soucis, on a carte blanche jusqu’aux résultats de la chromatographie, mais si nous n’avons pas de preuves, tu te doutes bien de la suite...
—Justine, je te laisse gérer la baraque et faire le débriefing avec Martin et Levert. Ils auront beaucoup de choses à te raconter à leur retour. Demain matin, il faudra absolument choper David Vermeulen. Il devrait nous éclairer sur la relation entre Yorick et Petra. Allez, je file, sinon ils vont m’attendre sur le quai !
—OK, on se verra demain. Passe une bonne soirée avec ton frère et sa femme.
—Merci Justine ! À demain neuf heures au poste.
(à suivre : le chapitre 10 sera publié demain vers 14 heures)
Les auteurs
Roger Constantin et Krystel à gauche.
A droite Clair Pirotton épouse de Roger ou de Christian, c'est selon...
L'improbable alliance de deux auteurs que rien ne réunissait au départ sauf cet incroyable challenge d'écrire un polar.
Roger Constantin vit au sud de Liège dans les Ardennes belges et son premier roman aborde le domaine sentimental aux dimensions fantastiques.
Krystel habite Dunkerque et écrit des romans historiques, passionnée par la vie de Louis XIV.
Ensemble, ils ont relevé le défi.
A propos de Dunkerque :
Avec 87 353 habitants en 2017, elle est la cinquième ville la plus peuplée de la région Hauts de France, la seconde hors de la métropole lilloise après Amiens. Ses habitants sont appelés les Dunkerquois et les Dunkerquoises. La « cité de Jean Bart » est au centre de la communauté urbaine Dunkerque Grand Littoral qui regroupe 17 communes et compte 198 814 habitants en 2013.
Une grande première !
Dans toute la zone de Dunkerque Grand Littoral, les transports en commun par bus sont gratuits pour tous depuis le 01 septembre 2018.
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