Jean bart

Roman: Meurtre à Dunkerque "Sous l'oeil de Jean Bart" Chapitre 2 (Roger Constantin & Krystel)

Photo d'illustration:  La statue de Jean Bart à Dunkerque

 

 

Roger Constantin & Krystel

 

Meurtre à Dunkerque

"Sous l’œil de Jean Bart"

 

Résumé

Dunkerque, 27 août 2014, Place Jean Bart.

Yorick Leroy découvre son épouse Eva, morte dans la salle de bains, la veille de leur dixième anniversaire de mariage.

Accident ou suicide?

Persuadé qu'il s'agit d'un crime, le commissaire Magnac ouvre une enquête.  Les mensonges s'accumulent chez les antagonistes.  Yorick mène une double-vie avec Petra son ambitieuse maîtresse.  David son meilleur ami ment aussi.  

Et même la caissière du supermarché!

Mais qu'ont-ils de si important à cacher?

Et si Jean Bart avait tout vu depuis son piédestal?

 

Dunkerque hotel ville

Dunkerque : L'hôtel de Ville

 

 

Cette oeuvre est une pure fiction.

Toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existés ne serait que fortuite et involontaire.

 

 

Chapitre 2

 

Un mois plus tôt

En ce petit matin du jeudi 24 juillet, un rai de soleil puissant perça à travers les rideaux orangés de la fenêtre de la chambre de David. La chaude luminosité lui fouetta le visage et le réveilla.

C’est la tête bien calée contre l’oreiller et allongé sur le dos que David ouvrit les yeux. Dans un geste machinal, il regarda sa montre. Elle indiquait 06h20.

Une compression sur son humérus droit lui rappela qu’un visage était blotti contre son épaule. Il tourna la tête pour le contempler. Complètement nue, au-dessus des draps de satin blanc, une jeune femme sommeillait, couchée sur son côté gauche. Sa délicieuse anatomie épousait le corps de David, son bras droit reposait sur son torse et sa jambe droite pliée entourait sa taille. Sa chevelure était tout ébouriffée et des perles de sueur sur son front témoignaient encore de l’effervescence des ébats amoureux de la nuit.

D’une main délicate, David enleva une mèche rebelle collée sur son œil droit. Malgré ses précautions pour ne pas la réveiller, elle s’étira de tout son long et ouvrit les paupières.

—Bonjour, vous ! Lui ronronna David en lui effleurant les seins d’un doigt coquin.

—Bonjour mon chéri ! Donne-moi un bisou, s’il te plaît… répondit-elle en rapprochant son visage jusqu’à ce que leurs lèvres s’effleurent.

Encore tout reconnaissant de la nuit d’amour qu’elle lui avait offerte, David l’attira contre lui et l’embrassa langoureusement. Ce nouveau corps-à-corps entraîna de sensuelles caresses, prélude à de nouveaux ébats torrides.

Alors qu’elle aurait dû être radieuse de bonheur après ce moment de jouissance, sa mine était plutôt triste et ses yeux remplis d’amertume.

—C’est fini alors… c’était notre dernière nuit… tu as pris ta décision ? Lui demanda-t-elle en laissant échapper quelques larmes. Pourquoi David ? Dis-moi pourquoi ! On est si bien ensemble !

—Éva ! Ma douce Éva, tu connais mes raisons. Ce qui devait être une simple aventure d’un soir a pris bien trop d’ampleur. On ne peut pas continuer comme ça !

—Mais David, je t’aime, je ne pourrais pas …

—Non, Éva Je t’en supplie. C’est aussi dur pour moi que pour toi ! Tout cela n’aurait jamais dû se passer entre nous. On est allé trop loin et je m’en veux. Pour toi, pour nous et surtout pour ton mari. Tôt ou tard, il va s’en apercevoir !

—Mais il est bien trop occupé par son boulot !

—Éva, c’est mon meilleur ami ! Tu l’oublies ça ? Tu ne te rends pas compte de la situation. Il s’agit de mon meilleur ami…

David Vermeulen, blond aux yeux verts, était né à Dunkerque le 23 avril 1981, le même jour que Yorick Leroy.

Depuis les premiers jours de leur vie, à la maternité du Centre Hospitalier, ils ne s’étaient pour ainsi dire jamais quittés. Ils étaient tous les deux originaires du quartier Saint-Gilles et avaient fréquenté les mêmes écoles, de la maternelle au lycée Jean Bart.

Camarades d’enfance puis d’adolescence, complices de sorties et de rencontres amoureuses, ils étaient à l’époque, surnommés « les jumeaux » par leur entourage. Et pourtant rien ne les rapprochait au niveau physique en dehors de leurs imposantes carrures sportives d’un mètre quatre vingt-cinq.

Seule l’arrivée d’Éva dans la vie de Yorick les avait quelque peu éloignés depuis 2004. Cependant, ils ne restaient jamais plus d’une semaine sans se voir. Soit chez l’un ou chez l’autre, soit au restaurant ou lors de parties de tennis.

Depuis le mariage entre Éva et Yorick, David avait appris à vivre seul. Enfin presque ! Il avait un tel pouvoir de séduction qu’aucune conquête féminine ne lui résistait. Elles étaient invitées les unes après les autres, à faire connaissance avec son luxueux appartement du Quai des Jardins. C’était souvent pour une nuit, mais parfois, une plus chanceuse ou plus habile au lit, pouvait prétendre à un intérim à la durée limitée de deux ou trois semaines.

Tout comme Yorick, il était passionné de tennis depuis l’enfance et y excellait. Il aurait pu prétendre à une carrière professionnelle de haut niveau dans ce domaine si un stupide accident de voiture, un soir de guindaille, ne lui avait pas bousillé le genou droit. De sa passion, il en avait fait néanmoins un métier lucratif. Il était propriétaire et exploitant d’un Club House assez chic, situé à mi-chemin entre Dunkerque et Calais, comprenant terrains de tennis, salle de fitness et un restaurant réputé. Homme d’affaires mais avant tout professeur de tennis, il profitait de ce statut pour racoler ses proies féminines lors de cours particuliers.

—Merde David le fustigea Éva en sortant de la salle de bains, tu me fous à la porte sous prétexte de te culpabiliser vis-à-vis de mon mari ! Tes jeunes midinettes friquées du tennis te manquent, il te faut de la chair fraîche !

Dans son cœur de femme bafouée, l’indignation succéda très vite au chagrin. Habillée d’un short en jean et d’un débardeur gris anthracite à fines bretelles signé NAF NAF, elle se précipita vers la sortie. Elle n’avait pris, ni le temps de se coiffer, ni de se maquiller. Ses cheveux étaient trempés et ses joues aussi, mais de larmes.

—Éva ! Attends ! Ne t’en va pas tout de suite, je t’en supplie ! Implora David en se levant d’un bond et en attrapant à la volée son boxer posé au pied du lit. Il courut vers elle à cloche-pied jusque sur le palier en tentant de l’enfiler, tant bien que mal.

—Reviens ! Éva, reviens ! Je dois te parler, hurla-t-il tout en l’attrapant brutalement par le bras.

Elle fit volte-face sous la force employée et ne put que capituler en croisant le regard clair de son amant. David l’entraîna jusque dans la cuisine. Un espoir de réconciliation germait en elle.

—Assieds-toi ! Je vais te faire un café et tu vas prendre le temps de m’écouter calmement. S’il te plaît Éva !

Éva s’installa sur un tabouret et posa ses coudes sur la table. Elle enfouit sa tête dans ses mains pour cacher les pleurs qu’elle ne pouvait retenir et ne la leva que pour chercher des yeux une boîte de Kleenex ou un rouleau d’essuie-tout. Elle semblait fuir le regard déterminé de David. Sa recherche sans succès la contraint à s’essuyer le visage d’un fébrile coup d’avant-bras. Elle ruminait déjà les mots destinés au bourreau de son cœur. 

—Qu’est-ce que je suis conne… j’aurais dû m’en douter que tu allais me plaquer tôt ou tard ! Bon, tu accouches David !

—C’est parce que je t’aime Éva ! Je n’ai jamais pensé qu’au sexe auparavant. Avec toi, c’est différent. Je sais bien ce que je ressens pour toi ! De l’amour ! Le véritable. Celui qui prend le cœur et qui fait oublier tout le reste. J’en suis venu à jalouser mon propre ami, à le considérer comme un rival !

—Tu n’as pas un autre tissu de conneries à m’offrir ? Tu m’écœures !

—Non Éva, crois-moi ! Nous ne pourrons jamais vivre ensemble et c’est pour ça que nous devons arrêter avant l’irréparable. Si Yorick apprenait notre relation, je serais capable de le tuer pour toi. Lui, mon ami de toujours, mon frère, mon double… tu te rends compte ! As-tu une idée seulement de ce que j’éprouve ? Nous n’aurions jamais dû nous laisser aller, il y a trois mois, après cette fête d’anniversaire. On aurait dû refouler cette tentation, ne pas s’engager dans cette aventure. Comme moi, tu savais qu’en goûtant au fruit défendu, il serait trop tard.

—Mais je t’aime plus que lui David !

—Jamais il n’accepterait notre relation. Pour lui ce serait une trahison et une humiliation ! Éva je t’aime depuis le premier jour où je t’ai vue. Quand j’ai été le témoin de ton mari à votre mariage, j’étais le plus malheureux des hommes tellement j’étais amoureux de toi.

—Et il t’a fallu tout ce temps pour….

—Oui, et je regrette d’être tombé dans le piège de mes sentiments. Aucune de mes conquêtes avant toi et celles qui sont à venir ne m’empêcheront de penser à toi. Je voulais que tu saches tout ce que j’ai sur le cœur depuis tant d’années. Et je te jure, je suis très malheureux !

Il s’avança vers Éva et lui tendit le bras pour l’inviter à venir se blottir contre lui. Elle accepta, vaincue, de le faire une dernière fois. Ils s’étreignirent très fort et leurs lèvres se joignirent en un long baiser, un long baiser au goût amer, celui de l’adieu.

Éva quitta le coquet appartement de David, Quai des jardins pour rentrer chez elle à pied. Même au niveau habitation, Yorick et David ne s’étaient jamais vraiment séparés. Il n’y avait que 700 mètres entre les deux logements. Elle n’avait pas à s’inquiéter pour son mari en rentrant, il était en voyage d’affaires à Berlin.

Une fois de plus, elle allait se retrouver seule à la maison, comme la plupart du temps. La déprime la gagnera au fil des jours et elle noiera son désespoir en buvant plus que de raison pour oublier. Et quand l’alcool ne sera plus à la hauteur de ses exigences, les somnifères prendraient le relais.

 

(à suivre  : le chapitre 3 sera publié demain vers 14 heures)

 

 

 

 

 

Les auteurs

 

A nous milord

Roger Constantin et Krystel à gauche.

A droite Clair Pirotton épouse de Roger ou de Christian, c'est selon...

 

L'improbable alliance de deux auteurs que rien ne réunissait au départ sauf cet incroyable challenge d'écrire un polar.

Roger Constantin vit au sud de Liège dans les Ardennes belges et son premier roman aborde le domaine sentimental aux dimensions fantastiques.

Krystel habite Dunkerque et écrit des romans historiques, passionnée par la vie de Louis XIV.

Ensemble, ils ont relevé le défi.

 

Making of (1)

Comment vous est venue l'idée d'écrire ce roman à quatre mains ?
Krystel, qui était en train de créer sa propre maison d'éditions (Chris Lef Editions), me contacta fin juillet alors que je participais à l'Académie Balzac.
Elle avait apprécié les textes que j'avais écrit lors les défis demandés par l'Académie.
L'académie Balzac avait rassemblé plus de 600 auteurs ayant au moins publié un roman et à la suite des défis ainsi que des votes du public par internet, 40 participants avaient été retenus pour la demi-finale.
Je faisais partie des cinq belges sélectionnés parmi les 40 auteurs recrutés pour la demi-finale à Paris. Il s'agissait en réalité d'un casting pour déterminer les 20 finalistes qui partiraient au château de Brillac, dans la région de Cognac, pour y séjourner avec le défi d'écrire ensemble un roman en 20 jours. Malheureusement, je n' ai pas eu la chance d'être retenu pour la partie finale mais il faut souligner que nous étions 28 hommes et 12 femmes et que les organisateurs souhaitaient la parité pour la partie finale de la première édition de l'Académie Balzac.
(à suivre)

 

 

 

Source des photos d'illustration : clairmandreza©2018  www.voyagerapetitprix.com

 

 

 

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