Roman: Meurtre à Dunkerque "Sous l'oeil de Jean Bart" Chapitre 15 (Roger Constantin & Krystel)
- Par christian62
- Le 01/05/2020
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Photo d'illustration: Hôtel de Ville de Dunkerque.
Roger Constantin & Krystel
Meurtre à Dunkerque
"Sous l’œil de Jean Bart"
Résumé
Dunkerque, 27 août 2014, Place Jean Bart.
Yorick Leroy découvre son épouse Eva, morte dans la salle de bains, la veille de leur dixième anniversaire de mariage.
Accident ou suicide?
Persuadé qu'il s'agit d'un crime, le commissaire Magnac ouvre une enquête. Les mensonges s'accumulent chez les antagonistes. Yorick mène une double-vie avec Petra son ambitieuse maîtresse. David son meilleur ami ment aussi.
Et même la caissière du supermarché!
Mais qu'ont-ils de si important à cacher?
Et si Jean Bart avait tout vu depuis son piédestal?
Dunkerque : Jean Bart
Cette oeuvre est une pure fiction.
Toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existés ne serait que fortuite et involontaire.
Chapitre 15
Richard sortit de la gare de Dunkerque, l’œil triste. Le week- end, en compagnie de son frère Bruno et de son épouse, était trop vite passé. Quand les reverra-t-il ? Le couple avait leurs billets pour le TGV de 7h59 en partance pour Paris, où ils passeraient une journée en touriste, avant un retour en avion par un vol Air France Paris-O
rly – Pau, programmé le mardi en matinée. Il monta dans sa Peugeot 207 et fila en direction du Quai des Hollandais. Justine était déjà à son poste lorsqu’il pénétra dans son bureau. Elle s’empressa de venir le saluer avant le compte-rendu de ses investigations.
—Bonjour Richard ! Je voulais encore te présenter mes excuses pour hier, lui dit-elle un peu embarrassée, les mains sur les hanches.
—Justine, tu n’as pas à t’excuser ! C’était un agréable moment de bonheur qui...
—Chut... tu m’as fait revivre un souvenir d’adolescence Richard ! Mon père me prenait souvent par le bras comme ça lorsque nous nous promenions à Lille. Après je me suis laissée emporter par mes sentiments.
—Tes sentiments... heu... allez ne sois pas désolée ! Moi aussi les miens ont failli me trahir ! N’y pensons plus...
Maintenant qu’elle parlait de sentiments, Richard regrettait ne pas s’être montré plus entreprenant. En cet instant, il aurait voulu la prendre dans ses bras pour la serrer contre lui et renouveler l’instant précieux mais le cadre professionnel ne s’y prêtait pas. L’inspecteur Martin vint les rejoindre pour faire le point sur l’affaire d’Éva Leroy née Lambert et rompit le charme. Il prit une chaise et s’installa à côté de Justine, face au commissaire.
—Bon, par quoi commençons-nous lieutenante ? Demanda Richard qui reprit son rôle de supérieur.
—Par notre enquête au Carrefour Saint-Pol-sur-Mer, commissaire !
—Que cela donne-t-il ?
—Samedi, nous avons interrogé le personnel en service qui était présent mercredi après-midi. Seule la caissière, une certaine Élodie Morel, habitant Saint-Pol, a pointé et encaissé les marchandises de Yorick. Elle l’a reconnu sur la photo. Elle est formelle !
—Son alibi tient la route alors ! Il ne nous a pas menti sur ce point répondit Richard.
—Pas tout à fait commissaire, contredit l’inspecteur Martin! J’ai demandé les bandes-vidéo des caméras de surveillance du mercredi, entre 16 et 18 heures, et je les ai visionnées hier après-midi. Il n’y a aucune traces de Yorick Leroy, ni au rayon des vins et spiritueux, ni aux caisses.
—Voilà qui me semble très intéressant! Ajouta Magnac en se frottant les joues, les coudes appuyés sur le rebord de son bureau. La caissière se serait donc trompée sur la personne ?
—Nous avons des images assez floues, mais on peut distinguer un homme blond qui charge deux cartons de Champagne Veuve Clicquot dans le rayon. Ce même homme est passé à la caisse 8, celle d’Élodie Morel, malgré une file importante. L’angle de la caméra ne permet pas de distinguer son visage. Ce qui est étrange, c’est que l'on a ouvert la caisse 9 pendant son attente et qu’il n’a pas profité de l’opportunité pour gagner du temps, laissant volontairement passer les deux clients qui étaient derrière lui.
—En effet c’est bien étrange, déclara Justine en fixant le visage de Richard, un gentleman ?
—Cela existe encore ? Bref, c’est dommage ! Cette caisse donne un angle différent qui nous aurait permis de découvrir son visage.
Sans reprendre son souffle, Martin continua :
—Autre point important commissaire, l’inconnu a beaucoup parlé avec la caissière pendant qu’elle pointait les articles. On voit qu’il lui donne un bout de papier après y avoir griffonné quelque chose avec un stylo qu’elle lui a tendu.
Richard trouva l’analyse de cette bande vidéo bien captivante. Elle fournissait une multitude de renseignements. En un, elle avait l’avantage de faire tomber l’alibi de Yorick Leroy et de confirmer qu’il mentait. En deux, la caissière avait l’air de connaître le client. En trois, l’homme ayant utilisé la carte était un grand blond et non un grand brun.
—Je suppose que vous avez téléchargé les moments clés des vidéos sur votre PC, demanda Richard en souriant, satisfait du travail qu’il avait accompli.
—Bien sûr, commissaire et je vous ai envoyé une copie par mail.
Richard ouvrit aussitôt le fichier pour le visionner. Justine était venue se placer derrière lui pour regarder les images. Elle profita de l’occasion pour poser une main sur son épaule pendant que l’inspecteur plongeait le nez dans un rapport qu’il avait déposé sur le bureau.
—Tiens cette silhouette me rappelle quelqu’un, souligna Richard en voyant l’homme s’abaisser dans le rayon pour prendre les bouteilles.
—Mais... mais oui c’est bien lui ! C’est notre beau professeur de tennis, David Vermeulen, le grand ami de Yorick ! S’exclama la lieutenante Devos en malaxant nerveusement l’omoplate de Richard.
—Et encore un menteur de plus ! Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à avoir cette manie ?
Richard était irrité par l’accumulation de tous ces mensonges depuis le début de l’enquête.
—Restez cool Chef ! On a enfin une piste sérieuse, lui rétorqua Justine, réjouie.
Le labeur commençait à porter ses fruits, pour son plus grand plaisir.
—Bon, je demande un mandat de perquisition si je comprends bien !
Sans se soucier de l’accord de son supérieur, Justine sortit du bureau pour filer au palais de justice chercher le précieux document code : « Sésame ouvre-toi ! ». Pendant ce temps, Richard poursuivit la conversation avec l’inspecteur Martin, tout ouïe.
—Voici les rapports de la filature, avec toutes les allées et venues de nos deux tourtereaux, durant le week-end commissaire !
—Et en ce moment, où sont-ils ?
—Toujours à l’hôtel. Ils ont d’ailleurs prévenu la réception de la prolongation de leur séjour. Une équipe y est toujours en planque.
—Bon, je pense que Yorick Leroy va rappliquer pour les formalités concernant sa femme et pour les funérailles. Je suppose qu’il va partager son temps entre Dunkerque et Bergues. Vous me les garder sous surveillance Martin !
—C’est bien ce que j’avais compris commissaire !
—Et en ce qui concerne les parents de Yorick, êtes- vous allé leur rendre une visite ?
—Oui, ils ont bien voulu nous recevoir, hier, malgré le jour dominical. Ils habitent un vaste appartement sur la digue. Ce sont les propriétaires de la société immobilière « Opal Immo ».
—Des parents aisés qui pourraient venir en aide à leur fils en cas de besoin ! C’est un élément intéressant, souligna Magnac, les neurones en ébullition.
—Ils n’ont pas de nouvelles de Yorick depuis sa sortie d’hôpital. Ils s’étaient rendus à son chevet, vendredi matin, et c’est bien sa mère qui lui a apporté un téléphone portable, confirma Pierre Martin.
—Comment réagissent-ils face à la mort d’Éva ?
—Ils sont chagrinés et ont bien confirmé qu’elle était dépressive ces derniers temps et que leur fils était abattu par la situation. Ils aimaient cette fille. Pour eux, elle apportait le bonheur dans la vie de leur fils, il était comblé.
—Et de Robert Dubois, le légiste, il y a du nouveau ?
—On devrait peut-être avoir les résultats de la chromatographie dans la journée. Il nous donnera aussi son rapport complet sur l’autopsie demain. Le corps pourra être récupéré en fin de journée par le service des pompes funèbres.
Richard reçut encore quelques informations concernant Petra Keller. Il apprit ainsi, par les relevés des cartes bancaires, qu’elle avait effectué de nombreux déplacements en Allemagne ou en Belgique dernièrement, aux mêmes lieux et dates que Yorick. Cela confirmait bien qu’elle était sa maîtresse depuis plusieurs mois. Richard se leva et remercia Martin pour sa précieuse collaboration puis contacta Justine sur son portable. Elle décrocha à la première sonnerie.
—Lieutenante, filez directement à l’adresse de David Vermeulen ! Je pars à l’instant vous retrouver sur place, avec Martin !
(à suivre : le chapitre 16 sera publié demain vers 14 heures)
Les auteurs
Roger Constantin et Krystel à gauche.
A droite Clair Pirotton épouse de Roger ou de Christian, c'est selon...
L'improbable alliance de deux auteurs que rien ne réunissait au départ sauf cet incroyable challenge d'écrire un polar.
Roger Constantin vit au sud de Liège dans les Ardennes belges et son premier roman aborde le domaine sentimental aux dimensions fantastiques.
Krystel habite Dunkerque et écrit des romans historiques, passionnée par la vie de Louis XIV.
Ensemble, ils ont relevé le défi.
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